Sites précolombiens immergés

 

Présentation du projet Macou 2018

 

Sous la direction de C. Stouvenot, l'AAPA prépare l’opération archéologie sous marine Macou 2018 qui aura lieu en mai dans le Grand Cul-de-Sac Marin de la Guadeloupe.

En 2012 puis en 2014 suite à la découverte par des membres de l’association de pièces lithiques dans le Grand-Cul-de-Sac-Marin un premier projet est réalisé en 2016. Ces pièces (moins d’une vingtaine) sont des outils précolombiens en roche volcanique : meule, polissoirs, haches, mortiers et pilons. Leur attribution chronologique est encore indéterminée car ces typesd’outils se rencontrent généralement dans plusieurs contextes culturels antillais. La fourchette de datation reste donc encore large et incertaine : de 3000 avant J.-C. (période précéramique) à la fin du Néoindien (1493). Ces objets sont posés sur le fond rocheux à des profondeurs comprises entre 3 et 4 mètres. Une deuxième découverte en 2014 vient renforcer l’intérêt du secteur : il s’agit d’une couche de tourbe, en plein milieu du Grand Culde-Sac, qui apparaît à la faveur d’une cuvette naturelle d’affouillement vers 4 m de profondeur. Cette tourbe contient de nombreux troncs d’arbres dont certains en position de vie. L’un de ces troncs est identifié par D. Imbert, botaniste de l’Université des Antilles, comme étant un mangle médaille, arbre inféodé aux marais d’eau douce. Deux datations radiocarbone sont réalisées, avec un résultat autour de 4500 avant J.-C. pour la partie médiane de la couche. Cette couche est interprétée comme un témoin de la remontée marine post-glaciaire, à une époque ou ce secteur du Grand Cul-de-Sac était donc largement émergé. Les questions : nous sommes devant des vestiges presque totalement inédits pour laGuadeloupe. Deux questions principales se posent et n’ont pas encore de réponse : l’age de ces vestiges et leur statut : s’agit il de pertes « par-dessus-bord », de naufrages d’embarcations avec leur cargaison, ou de restes démantelés d’occupations préhistoriques terrestres puis submergées suite à la remontée du niveau marin ? Les objectifs : l’opération aura deux objectifs principaux tentant d’apporter des données argumentaires aux questions posées ci-dessus, mais sans garantie d’y répondre :

1. étoffer la récolte d’objets lithiques en prospectant sur des surfaces plus importantes que celles parcourues aujourd’hui et relever toutes les informations permettant de comprendre la répartition de ces objets( profondeur, nature du fond, présence de concentrations, mobilier éventuel associé, …)

2. mieux caractériser le secteur de la couche de tourbe : levé topographique précis, prélèvements en vue de datations complémentaires

Le travail de terrain : 10 journées seront consacrées au terrain, essentiellement les prospections et une journée de relevés sur le site de la couche de tourbe. Les prospections seront conduites par palanquées palme-masque-tuba, en parcourant de façon systématique des lignes préétablies. Les indices (pièces visibles depuis la surface) seront explorés en apnée, ce qui est faisable en raison de la faible profondeur des zones parcourues (4 m maximum). Un protocole de prélèvement sera établi. Les éléments lithiques significatifs seront prélevés et positionnés au GPS de randonnée et profondimètre numérique. La zone Macou B (couche de tourbe) fera l’objet de deux prélèvements de sédiment au carottier « Bouchon » ainsi que de relevés au profondimètre ou nivelle laser, et décamètre. Étude : après dessalage du mobilier et inventaire sur tableur, le mobilier sera étudié (photos, dessins, description). Une partie de l’étude visera à une reconstitution paléogéographique du secteur (zones émergées, îles) à différentes périodes en fonction de la bathymétrie actuelle et des dates radiocarbones obtenues sur la couche de tourbe. Les hypothèses d’interprétation seront discutées dans rapport final qui tentera aussi de proposer la teneur d’éventuelles investigations complémentaires au sujet des problématiques explorées

 

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